À lui seul, le cluster industriel Bretagne Pôle Naval, qui rassemble plus de 210 membres, rassemble plus de 28 000 emplois en Bretagne. “Les effectifs sont en progression constante, et pas assez à notre goût car les entreprises peinent à recruter”, retrace Anne-Marie Cuesta, sa déléguée générale. Les opportunités de carrière sont donc légion dans l’industrie navale, et à tous les niveaux de qualification. “Nos filières représentent plus d’un millier de métiers différents, et nous avons coutume de dire qu’ils sont accessibles à tous, du compagnon à l’ingénieur ou au doctorant, et sans distinction de genre”, poursuit la déléguée générale.
“Au-delà des métiers de production qui sont en forte tension à l’image des soudeurs, chaudronniers, charpentiers de marine et autres électromécaniciens, nous avons aussi besoin de R&D car nous évoluons dans des secteurs de très haute technologie”, insiste Anne-Marie Cuesta, qui souligne au passage que, pour attirer les talents, les salaires sont eux aussi en constante progression avec des hausses de 15 à 25% sur certains métiers ces dernières années.
Projet de recherche international RAMSSES navires durables @ENSTA Bretagne |
Autre atout du secteur : les passerelles possibles entre les différentes filières. “Environ 98% de nos métiers sont transposables d’une filière à l’autre. De nos jours, on peut tout à fait commencer sa carrière dans l’industrie navale et la poursuivre comme chef de projet dans les énergies marines renouvelables ou dans l’hydrogène”, illustre Anne-Marie Cuesta qui souligne également la richesse des formations proposées en Bretagne. “Il y a énormément d’offres différentes, et nous travaillons en lien étroit avec les organismes de formation pour créer des modules qui répondent en permanence aux besoins et aux évolutions du secteur”.
Des évolutions que Gaëlle Guéguen-Hallouet suit de près, elle qui dirige l’Unité Mixte de Recherche AMURE. Rattaché à l'Institut universitaire européen de la mer (IUEM), ce laboratoire a développé une expertise sur l’aménagement des usages, des ressources et des espaces marins et littoraux. Des docteurs en économie et en droit maritime contribuent aux travaux de recherche du laboratoire. Et là aussi, les débouchés sont nombreux : “L’un de nos anciens diplômés est aujourd’hui juriste à la Brittany Ferries, un autre est en charge de la gestion du risque sur des parcs éoliens off-shore, un autre encore dirige aujourd’hui le port de Lorient et est secrétaire général du comité régional des pêches”, illustre l’enseignante-chercheuse.
“On recherche des candidats à quasiment toutes les fonctions”
Basée à Brest mais également présente à Lorient, Nantes, Marseille et la Seyne-sur-Mer, l’association La Touline est quant à elle à la manœuvre pour faire connaître la richesse des métiers de la mer. “Nos trois axes de travail sont l’accompagnement vers l’emploi maritime à des postes embarqués ou à terre, la formation à travers notamment la validation des acquis professionnels (VAE), ainsi que la promotion et l’attractivité des métiers de la mer”, explique ainsi Anne Le Page, la directrice de l’association qui accompagne chaque année plus de 300 candidats et en rencontre plusieurs milliers lors des différents salons auxquels elle participe.
Transport maritime, pêche, plaisance professionnelle, grande plaisance, ports… “Partout où il y a des marins, on intervient !”, sourit la directrice. Parmi les métiers les plus recherchés, après les électromécaniciens, elle cite notamment les matelots, les chefs de projet, les experts maritimes, les cuisiniers ou encore les spécialistes des ressources humaines pour recruter les futurs marins. “On recherche des candidats à quasiment toutes les fonctions”, résume-t-elle. Des métiers là aussi accessibles à tous les niveaux de formation. “Le certificat de matelot de pont peut s’obtenir en quatre mois, et on peut ensuite obtenir des brevets ou enchaîner sur de la formation continue ou supérieure afin de monter en compétences”, détaille Anne Le Page qui incite également les jeunes femmes à s’orienter vers ces carrières. “Elles sont encore trop peu nombreuses, alors que tous ces métiers leur sont accessibles !”.
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